19/06
Heure du bord : 13h / Heure française 22h
S 03° 12' 327''
W 107° 23' 025''
Cap 239
Le grand courant sud-équatorial nous entraîne avec lui vers l'ouest. Le bateau a gagné 5 kms heure depuis que nous l'avons rencontré.
A mi-distance entre Panama et les Marquises, la navigation est calme depuis le canal. L'immensité Pacifique.
Quatre fous de Bassan nous ont bien suivi quelques jours, profitant du jaillissement d'eau de notre étrave, effrayant les poissons-volants, mais ils nous ont quitté au large des Galapagos. Faut pas déconner quand même, et pas se prendre pour un Albatros non plus !
« Vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers. »
Un troupeau d'une cinquantaine de petits dauphins a glissé au long de notre flanc, tranquillement, se laissant dépasser.
Mais maintenant, au milieu du milieu de nulle part, avec 4000 mètres sous la quille, la faune a disparu, en surface du moins !
Reste le Bleu.
Bleu profond de l'Océan, cobalt à la limite du gris, métallique dans les rayons du soleil.
Bleu turquoise de l'écume soulevée par le navire.
Bleu ciel, implacable parsemé de nuages, passant sans cesse à tout vitesse, sous les alizés de l'horizon.
Bleu nuit, sous la pleine lune et la Croix du Sud. Finita la Petite Ourse. Coucouche panier ! Le plantigrade s'est dérobé et a vendu sa peau à Neptune.
Rouge aussi le soir. Sanglant même, brûlant, étincelant, violent. Le ciel y va de toute sa gamme et se transforme en un énorme arc en ciel, allumant par dessous les traînées nuageuses s'attardant là.
Comme Vert était Panama.