Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cliquez pour Agrandir

 

Inscrivez-vous à la newsletter
pour rester informés.


 
    voyageurs connectés.

Qui ? Où ?

Qui ? Où ?

Table Des Matières

26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 06:18

Alors que la houle du Sud, engendrée par l'hiver dans les 40èmes Rugissants, explosait en gerbes étincelantes sur le récif de Teahupoo, je regardais le « Tube » mythique, parfait rouleau, au sein duquel de jeunes fous tatoués s'élançaient, à quelques millimètres au dessus du corail.

Cette vague, classée 2ème après la célèbre « Banzai Pipeline » de Hawaï, somptueuse de puissance et d'élégance, est la plus dangereuse du monde. Si tu tombes, ton corps est déchiqueté par les branches acérées du récif corallien...

 

L'arrivée à Tahiti ce matin, dans les premiers rayons du soleil levant fut tout simplement somptueuse.

Les contreforts de la montagne jetaient leur ombre vers Moorea se dessinant toute proche, et nombre de pirogues étaient déjà à l'eau, louvoyant entre notre navire, l'Aremiti et les Moorea Express. Les muscles déliés, ils ramaient tous avec énergie, qui vers l'île-sœur, qui vers Punaauia ou Papara.

La ville s'éveillait doucement tandis que nous nous amarrions sur le quai du Port Autonome. Ici, pas de portiques géants ni de longs trains de camions. Une petite grue, plus les deux du bateau, et les Tahitiens à la manœuvre. Rien d'automatique, tout se fait encore à la main, avec cette indolence que seuls les insulaires savent afficher.

 

Plaisir d'entendre à nouveau cet accent, sans doute le plus beau de ceux que je connais. Nonchalant, charmeur, doux, empli de joie simple et de bonheur, de soleil et d'embruns..

Plaisir de sentir les multiples fragrances déroulant leurs volutes au long des rues de la ville. Tiare, Monoï, hibiscus, bananes, ananas.

Plaisir de voir ces peaux dorées, pareilles à nulles autres, de santal et de miel et arborant si fièrement leurs multiples Tatoo.

 

De nombreux rond-points supplémentaires, les 3 Brasseurs et Mc Donalds, une circulation intense sur le front de mer, et plus de Zizou. Hormis cela, tout était resté tel que dans mon souvenir, loin là-bas...

La Hinano à 400 francs, aita e pe'a pe'a Brad !

 

Les plages de sable noir bordées de cocotiers tombaient de la montagne, abrupte le plus souvent, mais une route existe le long de la rivière Papenoo qui sait dévoiler la beauté secrète du vieux cratère, là où la mer n'existe plus.

Rough Road s'il en est, que ma petite voiture de location n'apprécie guère...

Mais les cascades tombant partout, de plusieurs centaines de mètres, arrosaient une végétation dense de fougères, tamanu, maru maru, flamboyants, ylang ylang et autres, et il était impossible de résister à cette magie un peu envoutante.

La Maroto, en plein centre de Tahiti, fut toutefois facilement atteinte, après quelques ponts à voie unique et radiers submergés.

Il me fallait maintenant escalader le versant sud du vieux volcan afin d'atteindre le lac Vaihiria, marquant la sortie de la route, et le retour à la civilisation.

Et là, ça l'a pas fait...

La Citroën C1, dans des montées à 20%, caillouteuses et défoncées, elle aime pas du tout !!

Y'a un moment ou elle peut plus, tout simplement.

Grattage de tête, au frein à la main dans la pente...

Un 4x4 de « Tahiti Safari Expeditions » passant par là, avec quelques touristes du « Paul Gauguin » m'a confirmé de toutes manières que la route était inexistante, destroyed, au delà.

Après m'avoir regardé effectuer une marche arrière périlleuse, et un ½ tour non moins délicat, il est reparti, lui, vers le sud...

 

Tant pis. J'attendrai Sydney pour avoir mes 4 roues motrices, et alors on verra ce qu'on verra !!

 

Les Fêtes du Heiva commençaient vendredi et les groupes traditionnels, himene et otea répétaient dans l'enceinte du port, loin de toute habitation, à quelques mètres du bateau.

La grâce des danseuses polynésiennes atténuait de langoureux mouvements la brutalité martiale des hommes, criant et mimant quelque historique scène dans leur Haka sauvage et terrifiant.

Les percussions enivraient la foule compacte, rassemblée là, et les ukulele peinaient à faire entendre leur voix dans la moiteur de la nuit.

C'est comme si soudain le temps avait inversé son cours, et je me sentais transporté en 1789, quand Fletcher Christian prit le commandement de la Bounty et (ré)aborda ces îles merveilleuses.

La population locale passait alors son temps entre chants, danses et baignades et la vie coulait doucement au paradis.

 

Qu'il allait être beau, ce Heiva, pensais-je tandis que notre bateau reprenait sa course effrénée vers l'ouest...

 

Partager cet article
Repost0

commentaires