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Table Des Matières

28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 06:10

Quelque part dans le Pacifique, vers Niue, au milieu des îles Tonga.

 

Hier, c'était jeudi.

Aujourd'hui c'est samedi...

 

Van Vogt ou Asimov ne sauraient me contredire, il est arrivé quelque chose à l'espace-temps.

 

Tout avait commencé alors que je me rendais, innocemment, à Sydney, navigant plein ouest.

Les longues journées de mer se succédaient, identiques mais différentes quand même, à chaque fois.

J'avais bien remarqué que le soleil se couchait de plus en plus tard, depuis mon départ de France, mais qu'importait alors, il me suffisait de reculer ma montre d'une heure de temps à autre, et l'illusion était parfaite.

Rien d'inquiétant en somme.

Comme passer à l'heure d'été plusieurs fois que nécessaire, et finalement, l'organisme y trouvait son compte.

Le dîner se déroulait ainsi toujours au coucher du soleil, alors que nous le pourchassions dans sa course effrénée, naïvement persuadés de notre victoire.

 

Ainsi l'Océan Atlantique fut-il glorieusement franchi.

Le continent américain ne vit aucune objection à notre impétueuse traversée de ses terres, et confiants, remplis de cette sérénité que seuls les insouciants savent arborer, nous abordâmes l'immensité Pacifique...

Ces journées remplies de rien, où le bleu succède au bleu.

Seul le marqueur du calendrier avançait, inexorablement.

J'aurais alors dû me douter que cette pérennité de l'espace et du temps cachaient un but sournois,  inavouable, mais l'immensité océane brouillait toute sensation et entremêlait toutes ces journées au sein de sa trame.

 

Fût un jour toutefois où mon maintenant à moi devint le demain de ceux que j'avais quitté, loin là bas.

Étrange et grisante sensation de savoir que lorsque je me couchais le soir, d'autres avaient déjà terminé cette même nuit et commençaient une nouvelle journée, pleinement éveillés, alors que la nuit dévoilait pour moi ses volutes obscurs, et que les premières étoiles amorçaient leur lente révolution...

 

Était-ce là le Saint Graal, la Coupe de Jouvence mythique ?

 

Et si je continuais ainsi, voguant vers l'Ouest, passant et repassant sans cesse, mon maintenant deviendrait-il l'après-demain, le mois prochain, le siècle suivant des autres ?

 

J'ai pourchassé une mouche ce matin qui s'est échappée par mon sabord.

Qu'est-elle devenue ?

Vit-elle sa vie d'insecte à bord du navire filant ses 35 km/h, vaquant de droite à gauche ?

Où est-elle restée scotchée, quelque part  au dessus des flots, guettée par quelque exocet, regardant ma fenêtre s'éloigner à toute vitesse ?

 

Relativité.

 

Ok.

Aujourd'hui c'est les boules. Finies les belles espérances, les rêves d'immortalité.

Une vague traîtresse m'a ramené en arrière, l'infâme...

Alors que les Îles Cook se dessinaient encore dans le lointain, mon maintenant, votre demain a soudainement disparu, ne laissant la place qu'à un hier piteux, et pas fier...

Tonga, Samoa, même combat.

 

Attention, je vous mets en garde si vous abordez ces régions extraordinaires au bout de notre Terre. Le temps y coule de manière imprévisible et désordonnée. Et l'espace lui est subordonné.

Votre hier y devient demain et mon maintenant recule d'un pas.

 

On a quand même mangé du poisson à midi...

 

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26 juin 2008 4 26 /06 /juin /2008 06:18

Alors que la houle du Sud, engendrée par l'hiver dans les 40èmes Rugissants, explosait en gerbes étincelantes sur le récif de Teahupoo, je regardais le « Tube » mythique, parfait rouleau, au sein duquel de jeunes fous tatoués s'élançaient, à quelques millimètres au dessus du corail.

Cette vague, classée 2ème après la célèbre « Banzai Pipeline » de Hawaï, somptueuse de puissance et d'élégance, est la plus dangereuse du monde. Si tu tombes, ton corps est déchiqueté par les branches acérées du récif corallien...

 

L'arrivée à Tahiti ce matin, dans les premiers rayons du soleil levant fut tout simplement somptueuse.

Les contreforts de la montagne jetaient leur ombre vers Moorea se dessinant toute proche, et nombre de pirogues étaient déjà à l'eau, louvoyant entre notre navire, l'Aremiti et les Moorea Express. Les muscles déliés, ils ramaient tous avec énergie, qui vers l'île-sœur, qui vers Punaauia ou Papara.

La ville s'éveillait doucement tandis que nous nous amarrions sur le quai du Port Autonome. Ici, pas de portiques géants ni de longs trains de camions. Une petite grue, plus les deux du bateau, et les Tahitiens à la manœuvre. Rien d'automatique, tout se fait encore à la main, avec cette indolence que seuls les insulaires savent afficher.

 

Plaisir d'entendre à nouveau cet accent, sans doute le plus beau de ceux que je connais. Nonchalant, charmeur, doux, empli de joie simple et de bonheur, de soleil et d'embruns..

Plaisir de sentir les multiples fragrances déroulant leurs volutes au long des rues de la ville. Tiare, Monoï, hibiscus, bananes, ananas.

Plaisir de voir ces peaux dorées, pareilles à nulles autres, de santal et de miel et arborant si fièrement leurs multiples Tatoo.

 

De nombreux rond-points supplémentaires, les 3 Brasseurs et Mc Donalds, une circulation intense sur le front de mer, et plus de Zizou. Hormis cela, tout était resté tel que dans mon souvenir, loin là-bas...

La Hinano à 400 francs, aita e pe'a pe'a Brad !

 

Les plages de sable noir bordées de cocotiers tombaient de la montagne, abrupte le plus souvent, mais une route existe le long de la rivière Papenoo qui sait dévoiler la beauté secrète du vieux cratère, là où la mer n'existe plus.

Rough Road s'il en est, que ma petite voiture de location n'apprécie guère...

Mais les cascades tombant partout, de plusieurs centaines de mètres, arrosaient une végétation dense de fougères, tamanu, maru maru, flamboyants, ylang ylang et autres, et il était impossible de résister à cette magie un peu envoutante.

La Maroto, en plein centre de Tahiti, fut toutefois facilement atteinte, après quelques ponts à voie unique et radiers submergés.

Il me fallait maintenant escalader le versant sud du vieux volcan afin d'atteindre le lac Vaihiria, marquant la sortie de la route, et le retour à la civilisation.

Et là, ça l'a pas fait...

La Citroën C1, dans des montées à 20%, caillouteuses et défoncées, elle aime pas du tout !!

Y'a un moment ou elle peut plus, tout simplement.

Grattage de tête, au frein à la main dans la pente...

Un 4x4 de « Tahiti Safari Expeditions » passant par là, avec quelques touristes du « Paul Gauguin » m'a confirmé de toutes manières que la route était inexistante, destroyed, au delà.

Après m'avoir regardé effectuer une marche arrière périlleuse, et un ½ tour non moins délicat, il est reparti, lui, vers le sud...

 

Tant pis. J'attendrai Sydney pour avoir mes 4 roues motrices, et alors on verra ce qu'on verra !!

 

Les Fêtes du Heiva commençaient vendredi et les groupes traditionnels, himene et otea répétaient dans l'enceinte du port, loin de toute habitation, à quelques mètres du bateau.

La grâce des danseuses polynésiennes atténuait de langoureux mouvements la brutalité martiale des hommes, criant et mimant quelque historique scène dans leur Haka sauvage et terrifiant.

Les percussions enivraient la foule compacte, rassemblée là, et les ukulele peinaient à faire entendre leur voix dans la moiteur de la nuit.

C'est comme si soudain le temps avait inversé son cours, et je me sentais transporté en 1789, quand Fletcher Christian prit le commandement de la Bounty et (ré)aborda ces îles merveilleuses.

La population locale passait alors son temps entre chants, danses et baignades et la vie coulait doucement au paradis.

 

Qu'il allait être beau, ce Heiva, pensais-je tandis que notre bateau reprenait sa course effrénée vers l'ouest...

 

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 05:35

19/06

Heure du bord : 13h / Heure française 22h

S 03° 12' 327''

W 107° 23' 025''

Cap 239



Le grand courant sud-équatorial nous entraîne avec lui vers l'ouest. Le bateau a gagné 5 kms heure depuis que nous l'avons rencontré.


A mi-distance entre Panama et les Marquises, la navigation est calme depuis le canal. L'immensité Pacifique.

Quatre fous de Bassan nous ont bien suivi quelques jours, profitant du jaillissement d'eau de notre étrave, effrayant les poissons-volants, mais ils nous ont quitté au large des Galapagos. Faut pas déconner quand même, et pas se prendre pour un Albatros non plus !

« Vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers. »


Un troupeau d'une cinquantaine de petits dauphins a glissé au long de notre flanc, tranquillement, se laissant dépasser.

Mais maintenant, au milieu du milieu de nulle part, avec 4000 mètres sous la quille, la faune a disparu, en surface du moins !

Reste le Bleu.

Bleu profond de l'Océan, cobalt à la limite du gris, métallique dans les rayons du soleil.

Bleu turquoise de l'écume soulevée par le navire.

Bleu ciel, implacable parsemé de nuages, passant sans cesse à tout vitesse, sous les alizés de l'horizon.

Bleu nuit, sous la pleine lune et la Croix du Sud. Finita la Petite Ourse. Coucouche panier ! Le plantigrade s'est dérobé et a vendu sa peau à Neptune.


Rouge aussi le soir. Sanglant même, brûlant, étincelant, violent. Le ciel y va de toute sa gamme et se transforme en un énorme arc en ciel, allumant par dessous les traînées nuageuses s'attardant là.


Comme Vert était Panama.

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 05:33
(12-13-14/06)

Quelques heures passées sur les quais de Manzanillo, port de Colon ouvrant le canal sur l'Atlantique, ne me permirent pas de descendre à terre, encore une fois.

Frustration de deviner, à quelques centaines de mètres, l'exubérance Sud-Américaine et ses couleurs innombrables et vives.

Les maisons : jaunes, bleues, roses, rouges, vertes; le port, avec ses grues indigo et ses bateaux innombrables. C'est ici en effet que les navires attendent leur tour, leur jour de passage, acheté des mois à l'avance. 100.000 dollars la traversée.


Alors, sagement, nous sommes allés rejoindre la bergerie, pour 36 heures à l'ancre...

Mousson panaméenne, déluge tropical à en fermer les sabords, l'attente fût triste et longue, bercée doucement par la houle crépitante, criblée, transpercée par les nuages noirs venus la retrouver, intimement.


Enfin le signal du départ fût donné, les remorqueurs lâchés, les pilotes embarqués.

C'est que c'est un boulot délicat de faire traverser un continent à des milliers de tonnes d'acier.

Première série d'écluses à Gàtun qui nous élèvera à 26 mètres au dessus du niveau de la mer et nous mènera sur le lac éponyme, artificielle retenue d'eau servant aux fonctionnement des « blocks ».

Les navires sont pris en charge par quatre petites locomotives qui les tirent et les guident dans chaque écluse. Le nôtre a un mètre de manœuvre de chaque côté, c'est large, même si je touche le quai du bras !

D'autres géants enflamment leurs flancs en raclant d'un peu près le béton. Mais bon, ça passe encore pour le moment.


La pluie nous a enfin lâché, et des senteurs enivrantes montent de la jungle environnante.

Débauche de verdure, luxuriance infinie, la couleur maîtresse décline toutes ses nuances, des flots limoneux des mangroves aux cimes lumineuses des flamboyants.

Paradis aviaire, la forêt résonne de mille cris et pépiements qui parfois prennent leur envol pour assourdir de leurs trilles le bruit du moteur.

Papillons, libellules, hirondelles, pélicans, aigles et perruches voyagent de concert avec cette gigantesque armada transitant ici chaque jour.


Miraflores, la troisième série d'écluse, nous rendît à l'océan, 12 heures plus tard. De l'autre côté.

Évitant ainsi, à mon grand regret cependant, la longue descente vers le sud de l'Amérique et la remontée du Cap Horn, là où les Anciens Dieux des Andes se sont mariés avec l'Océan.


Depuis, la navigation est à l'ouest-sud-ouest, et la mer à perte de vue mon seul horizon.

A la même longitude que l'Île de Pâques, il ne reste que 4 ou 5 jours de navigation avant d'entrer en rade de Papeete, et revoir ma chère Polynésie...


See you soon.

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 05:31
10/06

L'Océan nous a maintenant repris en son sein, toujours un peu plus vers le sud...

Nous sommes passés hier au large d'îlots, des Bahamas je pense, et avons navigué cette nuit entre Cuba et Haïti. Depuis ce matin, nous longeons la côte est de la Jamaïque. Ciel bleu en mer, gris, lourd de nuages menaçants au dessus des terres. Classique.


Il est 16h30 heure du bord, et de Kingston d'ailleurs.

Les containers commencent à s'empiler sur le quai, mais nous n'avons pas encore l'autorisation de débarquer.

Nous attendons les officiers de l'immigration, qui doivent viser nos passeports, avant d'aller faire un tour en ville et voir enfin à quoi ressemble la patrie de Bob Marley ! Le cuistot me dit que la dernière fois, ils ont mis 4 heures à venir... Procrastinateurs va !


L'herbe devait vraiment être bonne, on ne les a jamais vu en fin de compte...

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 05:28

07/06

Bienvenue à Savannah, Géorgie !


Après quelques jours de navigation sans histoires, me voilà sous les tropiques. Quelle chaleur ici !!

Au moins 40° à l'ombre, mais il n'y en a pas d'ombre !

Chaud et humide, une touffeur qu'on associe très bien au nom de cette ville...

Savannah...

Ça sent le sud profond, le coton, l'esclavage.


Le Provence a marché trois heures, à petite vitesse, au long d'une rivière pour s'amarrer à son quai, après être passé devant River Street, la rue principale et populaire. Un jazzman nous a salué de quelques airs de trompette, alors que vedettes rapides et petites embarcations s'approchaient pour nous faire signe...

Un yacht, avec jacuzzi sur le pont a nonchalamment croisé notre route, laissant dans son sillage des effluves de crème solaire.

Dauphins, pélicans, remorqueurs, quel trafic sur la rivière Savannah

Marrant de passer à quelques mètres à peine de ces rives encombrées de badauds et de touristes qui vous envoient de grands signes.

Deux bateaux à aubes, le long du quai, achevaient de donner cette ambiance un peu nonchalante, un peu Tom Sawyer, des villes du Sud des États Unis.


Une fois les formalités de débarquement accomplies, un taxi nous emmena dans le centre historique de la ville, relativement petit.

Nous avions quelques heures à dépenser, cela ne se refuse pas !

Pas grand chose à voir, quelques canons de l'époque de Washington, l'antiquité américaine, quoi !

Mais bon, la balade sur le bord de rivière est quand même sympa, surtout après quelques jours de mer. Regarder s'affairer tous ces gens, boire une bière fraîche en fumant une cigarette dans un bar au bord de l'eau, se mettre à la mesure de cette petite ville, en écoutant le jazz, omniprésent.


J'y ai mangé les pires huîtres de ma vie ! Encensées partout, sur tous les menus, des « oysters bars » à chaque coin de rue, je pensais me régaler, et bien j'ai eu tort...

Énormes, un arrière-goût de vase, aucune saveur, aucune iode, et servies avec du ketchup pour couronner le pauvre animal !

J'ai mangé les 12 quand même, en rajoutant du sel, mais ne me suis pas régalé pour un sou. Bon, 7 $ la douzaine, c'est pas cher non plus.


Incroyable ce culte de la bagnole aussi... New York n'a pas l'apanage des grosses limousines, ici on voit passer des hummers, de 8 mètres de long ! Et des énormes 4x4, et des taxis plus gros encore, vitres baissées et la clim' à fond... Les twingo ici, on connaît pas !


Par contre, aucun cybercafé dans la ville. Étrange pour une ville américaine ! Des spots wifi oui, mais trimballer l'ordi par cette chaleur était hors de question !!


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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 05:26

6 juin 2008

Heure du bord : 13h / Heure française : 19h

N 35° 35' 614''

W 74° 12' 215''

Cap 190


Çà y est, nous naviguons plein sud.

Je suis vautré sur une chaise, sur le pont supérieur, tandis que le soleil réchauffe enfin la petite bulle de mon quotidien.

Incroyable que 5° d'écart de latitude apporte autant de douceur et de couleurs au monde qui nous entoure...


Un hélicoptère m'a tiré du sommeil hier matin à l'aube, vers 6 heures. Bruit ô combien inhabituel dans le rythme coutumier du navire.

Nous étions dans la baie de New York, passant juste sous un énorme pont à haubans. Droit devant, dans le lointain, la Statue de la Liberté paraissait nous faire signe d'approcher sans crainte, telle une déesse protectrice de l'Antiquité. Sur sa droite, Manhattan miroitait dans les premières lueurs du jour. Quel spectacle !


Après avoir rongé mon frein quelques minutes, l'immigration américaine montée à bord me rendit mon passeport, dûment estampillé. 8H30 sur le quai du Port de Brooklyn, à Moi New York City !


Direction Manhattan, via Colombia St et le Brooklyn Bridge.

Nous avons traversé Chinatown, Soho, enquillé Broadway, Union Square, Madison Avenue pour échouer sous l'Empire State Building.

Belle trotte, surtout pour l'ami Bob qui a quand même 71 ans. Dont une bonne partie passée entre la Zambie et le Zimbabwe.


Bref, il était grand temps de faire une pause, et je devais de toutes manières trouver un cybercafé.

Mais avant tout, il fallait grimper la bête quand même ! Heureusement qu'il y a des ascenseurs, même si leur vitesse bouche les oreilles : moins de 30 secondes pour escalader 80 étages !

Les dirigeables des années 30 s'amarraient en haut pour accueillir ou débarquer leurs passagers. Je doute cependant que les ascenseurs de cette époque aient eu la même célérité !

La vue est toujours aussi magnifique. Malgré le temps grisâtre, l'on voyait notre bateau dans le lointain, se découper sur les quais de l'Hudson.


Comme de parfaits touristes, et afin de profiter au mieux du spectacle des rues, nous nous laissâmes promener le restant de la journée par un bus touristique, calés à l'étage supérieur, dans la moiteur de la ville.

Quel bordel cette ville ! Que de monde occupé à tout et à rien... Hommes-sandwichs, vendeurs de hot dogs, clochards, policemen, employés clopant sur le trottoir, cireurs de chaussures; plein de petits boulots partout.

Deux constantes quand même dans ce quartier de Big Apple : JAUNE taxi, et VERTICAL building.


Revenus à 17 heures sous l'Empire State, il ne nous restait plus qu'à attraper un métro, le train Q exactement, pour rejoindre le centre de Brooklyn, et retrouver notre maison. Le Capitaine nous avait donné la permission de 19 heures, précises.

Après quelques kilomètres supplémentaires, les New Yorkais ne connaissant pas très bien leur ville à priori, nous sommes finalement arrivés au bateau à 18h55, et les marins du bord ont remonté la coupée derrière nous et immédiatement largué les amarres.


Nous étions les derniers, il était temps !


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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 19:43

Quel rêve. Éveillé...

 

Le bateau a appareillé de Dunkerque mardi 27 mai au matin, vers 8 heures, après avoir été le siège d'une activité fébrile tout au long de la nuit. Quel boucan, et quelle nuit !

 

Les diverses machines portuaires sont assez impressionnantes d'efficacité. D'énormes portails enjambent le navire et les containers vont et viennent au fil des câbles, parties d'un énorme jeu de construction où seul l'œil de la puce électronique a le droit de regard. Transbordés par des grutiers, perchés tout en haut de « mâchoires » roulantes, ils terminent empilés, en de longues rangées sur les quais, attendant leur prochaine destination.

 

L'arrivée au Havre s'est déroulée sous la grisaille normande.

Le port de mer est situé derrière cette longue digue que l'on aperçoit depuis Honfleur, sur fond de grues titanesques et, après 24 heures d'escale, nous avons laissé le pont de Normandie derrière nous, escortés par une remorqueur Abeille qui nous a lâché en pleine mer.

 

L'Atlantique... Enfin, un vrai océan, avec rien devant, rien derrière, rien sur les côtés.

Juste l'horizon, même pas un bateau ou une mouette en vue.

Le calme, malgré la grosse mer parfois.

Le vent, incessant.

Et la vue, infinie, et au delà...

 

C'est vendredi soir, et nous sommes exactement à N 48° 34' 180'' – W 22° 08'100''. Nous voguons à 35 km/h environ (il faudra que j'apprenne la conversion en nœuds à l'occasion), au cap 271, quasi plein ouest.

800 kms par 24 heures, donc. Demain, nous serons à la latitude des Açores, mais quelques centaines de kilomètres plus au nord.

 

La vie à bord s'organise :

 

Réveil naturel vers 8-9 heures. Je file au mess boire un café et prendre un petit déj' léger, puis regagne ma cabine, vaquer à mes occupations. Toilette, lecture, jeu, musique, balade sur le pont, jusque midi. Déjeuner. Occupations diverses et variées. Dîner à 17h45.

 

Ma cabine se situe au D-Deck, au dessus des containers, avec vue mer de face.

Super, sauf pour le vent, car à notre vitesse, il y en a toujours.

La passerelle de commandement est au niveau F.

Le B-Deck est l'endroit hautement stratégique où se situent la cuisine et le mess

Le A-Deck est au niveau de la coupée, c'est là que sont empilés les containers. La balade pour faire le tour du bateau à ce niveau fait environ 500 mètres, quand même.

L'arrière quant à lui est relativement dégagé, c'est là que s'est déroulé le barbecue samedi soir !

 

Manger du poisson et du lard grillé, en buvant un verre de vin, avec un ciel bleu pur et l'horizon pour seul repère, de tous côtés, c'est assez bandant, il faut bien le dire !

 

Le Commandant nous a laissé, à Robert & moi (Robert est un anglais de Northampton, 70 ans environ, pêchu et bavard comme pas deux, passager comme moi), la permission de nous promener partout, des ponts où sont amarrés les containers, à la passerelle, sauf si le temps ou la manœuvre ne le permettent pas, bien sûr.

 

Bob a déjà fouiné partout, de la poupe à la proue, et des cales à la passerelle !...

 

Notre itinéraire subit déjà quelques modifications. Ainsi, nous ne nous arrêterions plus à Norfolk en Virginie, ni à Brisbane. Mais on nous rajoute Kingston, Jamaïque, entre Savannah et Panama.

Je ne m'en plains pas !!! Même si tout cela reste encore du conditionnel.

 

Pour le moment, nous sommes arrêtés en pleine mer, au large des côtes américaines, que l'on ne voit malheureusement pas. Si j'ai tout suivi, on attend un créneau horaire pour rentrer dans le port de New York. Le temps est maussade, mais j'espère voir la Statue de la Liberté sous le soleil. Quel effet cela doit faire !!

Les machines sont stoppées, cela fait étrange de ne plus ressentir ce bourdonnement incessant qui commence à faire partie de ma vie quotidienne. Du coup, le roulis s'accentue, et nous oscillons comme un gros bouchon dans une énorme baignoire.

Le Commandant nous a dit que nous aurions « full day » à New York City. J'irai me balader le nez au vent dans Manhattan avant de trouver un cybercafé d'où poster ce message et quelques photos.

 

See you soon

 

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 20:20

Bagages : Que mettre dans vos valises

100 kg de bagages sont autorisés par personne.

A moins d'effectuer une traversée pour se rendre dans un pays avec l'intention d'y effectuer un séjour prolongé, il est conseillé de "voyager léger".

Les draps, les serviettes de toilette et la lessive (lave et sèche linge en libre service à bord) sont fournis.

A ne pas oublier :

  • crème solaire et lunettes de soleil quelle que soit la saison durant laquelle vous embarquez, des jumelles, un coupe-vent, des chaussures anti-dérapantes pour vos balades à bord du navire, des médicaments anti mal de mer "au cas où", un appareil de photos, du papier à lettres, une petite radio, des pellicules photos.
  • carnet de vaccinations international, passeport avec les visas nécessaires, des photos d'identité, vos cartes de crédit et généralement quelques dollars en petites coupures pour vos menus frais à bord (tabac, sodas, alcool ou frais de téléphone ou fax), votre contrat d'assurance.

Les Cabines : Cabines spacieuses, munies de grands hublots et d'une salle de bains privée.

A bord : Sur un bateau, vous vivez au rythme de l'équipage.

Voyage, détente, relaxation, observation et découvertes.

Parfois même le pur plaisir de ne rien faire.

Liberté de circuler sur une grande partie du navire, accès à la passerelle, aux équipements, profitez des installations de détente du bord (piscine intérieure ou extérieure remplie en haute mer, parfois sauna, chaises longues, ping pong, télévision, vidéos). possibilité de visiter la salle des machines:

  • Trois repas quotidiens généralement en présence des officiers.
  • Voltage à bord : 220 volts.
  • Possibilité de brancher ordinateurs, lecteurs CD ou autres appareils dans votre cabine

Conseils :

En mer, on ne ferme jamais la porte de sa cabine à clef, pour des raisons de sécurité bien entendu. Il n'y a aucun risque de vol à bord. Vous pouvez confier vos objets de valeur au capitaine qui les gardera dans son coffre personnel.
En escale, par contre, il est obligatoire de tout mettre sous clef.

Pourboires :

Si le voyage vous a été agréable et si vous désirez faire plaisir aux membres de l'équipage, vous pouvez bien sur leur offrir "une tournée" mais aussi, à la fin de votre séjour à bord, remettre directement au capitaine une enveloppe en remerciements. Le contenu est laissé à votre entière discrétion, cette attention leur permettra alors d'enrichir la bibliothèque et la vidéothéque pour leur plus grand plaisir

Les escales :

La plupart du temps, les escales des cargos sont trop courtes pour vraiment avoir le temps de descendre à terre. Pourtant, dès que l'occasion se présente n'hésitez pas à vous balader.

Pour sortir du port, des navettes sont souvent mises à disposition de l'équipage et des passagers qui vous conduiront aux portes principales d'où vous pourrez appeler un taxi; autrement, l'agent de la compagnie vous aidera dans cette démarche.

Avant de descendre à terre, demandez toujours à quelle heure vous devez impérativement être de nouveau à bord.

Notez bien le nom du lieu d'amarrage du navire pour ne pas l'oublier, ainsi que le numéro de téléphone de l'agent portuaire.

Attention, le cargo ne vous attendra pas, le frêt est prioritaire

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19 octobre 2007 5 19 /10 /octobre /2007 15:50

J'ai fait quelques recherches, chez de grands écrivains voyageurs.
Je vous livre ici quelques reflexions :
 
"Solvitur Ambulando" (Cela se résoud en marchant)
 
Pascal :
"Pourquoi un homme possédant tout ce qu'il lui faut pour vivre se sent-il poussé à se divertir dans de grands voyages en mer ? Pour habiter dans une autre ville ? Pour partir à la recherche d'un grain de poivre ?" (Pensées)

"Notre nature est dans le mouvement; le repos entier est la mort." (Pensées)
 
Dostoïevski :
"L'Homme est à l'origine un vagabond dans le désert brûlant et désolé de ce monde. [...] Pour retrouver son Humanité, il doit se débarrasser de ses attaches et se mettre en route." (Le grand Inquisiteur)
 
Baudelaire :
"La grande maladie de l'horreur du domicile" (Journaux intimes)
"Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. [...] Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme" (Anywhere out of the world)
"Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent - Pour partir; coeurs légers, semblables aux ballons, - De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, - Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons." (Les Fleurs du Mal)
 
Rimbaud :
"Qu'est-ce que je fais ici ?" (Lettre)
"Je dus voyager, distraire les enchantements assemblés sur mon cerveau." (Une saison en enfer)
"C'était un grand marcheur. Oh ! Un étonnant marcheur, son manteau ouvert, un petit fez sur la tête malgré le soleil." (Righas, parlant de Rimbaud en Ethiopie)
"L'Homme aux semelles de vent." (Verlaine, parlant de Rimbaud)
 
Proverbe Maure :
"Celui qui ne voyage pas ne connaît pas la nature des hommes."
 
Darwin :
"Chez certains animaux la pulsion migratrice est plus forte que l'instinct maternel. Une mère abandonnera ses petits plutôt que de manquer le grand départ vers le sud." (La descendance de l'homme)
 
Robert Burton :
"Les cieux eux-mêmes se meuvent éternellement en rond. Le soleil se lève et se couche, la lune croît, les étoiles et les planètes conservent leur mouvement constant, l'air est sans cesse agité par les vents, les eaux fluent et refluent, sans nul doute pour assurer leur préservation, pour nous apprendre que nous devrions être toujours en mouvement." (L'anatomie de la mélancolie)
 
Aitareya Brâhmana :
"Il n'y a pas de bonheur pour l'homme qui ne voyage pas."
 
Gautama Bouddha :
"Poursuivez votre chemin !" (dernières paroles à ses disciples)
 
Proverbe indien :
"La vie est un pont. Franchis-la, mais n'y construis pas de maison."
 
Ibn Khaldûn :
"Les gens du désert sont plus proches de la bonté que les peuples sédentaires, car ils sont plus proches de l'état originel et plus isolés des mauvaises habitudes qui ont contaminé les coeurs des colons." (Muqaddima, ou Histoire universelle)
 
Kipling :
"Tout bien considéré, il n'y a que deux sortes d'hommes dans ce monde : Ceux qui restent chez eux et les autres."
 
Mahomet :
"Aucun homme ne devient prophète s'il n'a d'abord été berger."
 
John Donne :
"Et pense à cette âme au pas lent..." (Le Second Anniversaire)
 
Saint Augustin :
"Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
 
Nicolas Bouvier :
"On ne voyage pas pour se garnir d'exotisme et d'anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels." (Le Poisson-Scorpion)
 
Jacques Brel :
"Il y en a qui ont le coeur si vaste qu'ils sont toujours en voyage."
 
Casanova :
"L'homme qui veut s'instruire doit lire d'abord, et puis voyager pour rectifier ce qu'il a appris."
 
Céline :
"Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination. Tout le reste n'est que déceptions et fatigues." (Voyage au bout de la nuit)
 
Chateaubriand :
"J'ai toujours eu horreur d'obéir: les voyages me tentaient il est vrai, mais je sentais que je ne les aimerais que seul en suivant mes volontés et mes caprices." (Mémoires d'Outre-tombe)
 
Paulo Coelho :
"Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin. C'est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d'y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons."
 
Du Bellay :
"Heureux qui comme Ulysse, a fait un beau voyage, - Ou comme celui-là qui conquit la Toison - Et puis s'en est retourné, plein d'usage et raison, - Vivre entre ses parents le reste de son âge !"
 
Victor Hugo :
"Voyager, c'est naître et mourir à chaque instant." (Les misérables)
 
Lao Tseu :
"Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas."
 
Gustave Nadaud :
"Rester, c'est exister: mais voyager, c'est vivre."
 
Proverbe persan :
"Le caractère de l'homme apparaît en voyage."
 
Proverbe tibétain :
"Le sentier est unique pour tous, les moyens d'atteindre le but varient avec le voyageur."

 

Bonnes réflexions !!

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